La religion est un souffle de vie avec les valeurs qu’elle porte
La religion...
L’équivalent du mot «religion» en arabe est «din». Etymologiquement, il signifie le chemin emprunté, se consacrer au sacré, la punition et la récompense. Il exprime la soumission volontaire et totale de l’être humain, qui a le rang le plus élevé parmi les créatures, au Créateur suprême, qui est exempt de toutes sortes de déficiences et de défauts. Parmi ces définitions, on trouve également le fait de retrouver la vraie foi avec une volonté sincère, ferme et saine.
La religion...
C’est elle qui donne un sens et une direction à la vie, qui fixe des objectifs ; elle ajoute de la valeur mais aussi de la qualité à notre existence. Elle programme la vie à des fins nobles. Elle donne aux gens les codes d’une vie simple, sans prétention, calme, paisible et heureuse. Elle propose des modèles de comportement pour une telle vie, détermine la moralité et les valeurs.
La religion...
C’est la relation de l’homme avec lui-même, son environnement et le monde. C’est déclarer la guerre à l’ignorance, c’est devenir le compagnon de la science. C’est l’ami de la morale. La religion comprend aussi bien la foi, la pratique et la moralité. Elle convient à l’Homme, elle existe pour l’Homme. C’est elle qui marie la lumière de la révélation au pouvoir de la raison. Elle encourage la connaissance, la lecture et la recherche. Elle s’adresse à la conscience. Elle est un souffle de vie avec les valeurs qu’elle porte.
La religion...
La religion, c’est connaître et détruire le Haram, l’interdit, le laid ; et c’est aussi connaître et pratiquer le Halal, le bon, le beau. C’est préférer le Halal et rejeter le Haram d’un revers de la main. C’est se rendre compte que le Haram est un péché et que le Halal est une récompense. C’est accepter par une soumission totale et sincère ce qu’Allah et Son Prophète bien-aimé ont dit de faire ou de ne pas faire. C’est observer les limites et les règles, ne pas glisser vers l’illicite ou l’absence de règles. C’est savoir qu’il y a une ligne très fine entre la soumission et la rébellion, l’acceptation et le déni, la modestie et l’exhibition.
La religion...
Elle désigne un mode de vie régulier et organisé. Elle assemble les croyants autour d’un certain but, d’un certain idéal et d’une certaine vision du monde. Elle les relie les uns aux autres et assure la fraternité, l’entraide et la coopération dans les moments de joie mais aussi de tristesse ou de chagrin. Elle dissout et détruit les distinctons ethniques, tribales ou nationales et instaure la fraternité religieuse. Elle grave dans les esprits et les cœurs que les croyants ne peuvent être que des «frères». (al-Hujûrat, 49/10) La religion c’est aimer une personne uniquement pour Allah et non pour un certain profit. C’est aimer une personne pour l’amour d’Allah et haïr une autre pour l’amour d’Allah.
La religion...
Ce sont les bonnes actions, le bon travail, les bonnes oeuvres, le bon comportement et l’humilité. C’est aspirer à ce qui est bon, beau et bénéfique pour l’humanité, c’est traiter les gens avec bonne manière et présenter les plus nobles exemples de moralité. C’est la prise de conscience que le bien et le mal ne sont pas une seule et même chose. C’est de ne pas dormir lorsque notre voisin a faim. C’est gagner sa vie à la sueur de son front, manger ce qui est Halal et éviter ce qui est Haram. C’est répondre à une bonne action par une bonne action, c’est connaître la valeur d’une bonne action, c’est la loyauté et l’appréciation. C’est un gage de fidélité, une fidélité à sa promesse.
La religion
Elle est murmurmée dans l’oreille à la naissance par l’appel à la prière et l’iqamah. C’est elle qui appelle les gens à être de bons enfants à leurs parents, c’est elle qui désapprouve et condamne de leur dire « fi !». C’est elle qui invite une personne à traiter son époux.se, ses enfants, ses frères et sœurs, ses proches, ses amis, l’humanité et la nature avec amour, compassion et miséricorde. Elle est celle qui appelle toujours tout le monde à être doux, gentil et sensible. La religion c’est de prendre soin d’un orphelin, c’est préserver des liens étroits avec ses proches. C’est de rester à l’écart de toutes sortes d’impolitesse et d’arrogance. C’est l’hospitalité, le partage. C’est savoir qu’honorer ses invités signifie abondance. C’est la générosité, en évitant la pingrerie et la mesquinerie. C’est de ne pas tomber dans le piège du gaspillage ou de l’avarice, mais d’établir un équilibre entre les deux. C’est savoir que le cœur n’accueillera pas la cupidité et la foi en même temps en son sein. C’est le fait d’accompagner en toute sécurité celui qui s’est perdu jusqu’à sa destination. C’est d’enlever les obstacles sur le chemin, lever une pierre sur la route et la mettre de côté. C’est tendre la main et relever celui qui est tombé. C’est soutenir financièrement l’étudiant pauvre. Il s’agit de prendre soin de l’orphelin, de ne pas léser son droit ou ses biens, mais plutôt de les protéger. C’est observer la justice dans la balance. C’est de dire la vérité, même si ce n’est pas en notre faveur. (al-An'âm, 6/152).
La religion...
Elle réjouit par ses aumônes et sa zakat dans les temps de pauvreté et de difficultés. C’est elle qui demande aux croyants de rivaliser en beauté, bonté et charité. La religion est l’amour avec lequel l’armée musulmane s’est mobilisée lors de la bataille de Tabouk, malgré les difficultés, la pénurie et la famine. Elle a donné tout ce qu’elle avait sur une seule parole du prophète (pbsl). Ce jour-là, c’est le pouvoir qui a fait qu’Abu Bakr, connu pour sa loyauté, a donné toute sa richesse et qu’Omar, célèbre pour sa justice, a donné la moitié de sa richesse. C’est une conscience qui nous empêche de tendre la main au Haram et d’enfreindre l’interdit. C’est une voix douce qui rompt le sommeil profond par une belle prière le matin. Elle est celle qui déploie toutes ses bénédictions dans les foyers où l’on nourrit les pauvres, dans les maisons où l’on se nourrit de Halal.
La religion...
C’est pudeur, chasteté, humilité. C’est savoir que la décence exaltera et que la vulgarité rabaissera. C’est rougir des désirs du nafs et orner la foi de pudeur. C’est la patience et la confiance sans fin en Allah. C’est s’en remettre à Dieu, c’est savoir, entendre et sentir qu’Il est toujours avec nous tant que l’on croit et qu’on Lui fait confiance. C’est être indulgent, couvrir les fautes. C’est être conscient que lorsqu’on pardonne à son frère, son propre honneur aux yeux d’Allah augmentera dans la même proportion. C’est réconcilier ceux qui sont brouillés. C’est réaliser que le commérage est cause de malheur et de trouble. C’est de ne pas être destructif mais constructif.
La religion...
C’est prendre soin des autres et réparer les coeurs brisés. C’est savoir que toute adoration accomplie en faisant du mal à autrui cesse d’être un acte d’adoration. C’est se rappeler que briser un cœur, c’est détruire l’âme humaine, la dévaloriser et l’humilier. C’est de ne pas oublier que heurter une âme revient à offenser Dieu.
La religion...
Elle est celle qui ouvre par la basmala, la voie au travail, à l’effort et facilite les difficultés. C’est elle qui conseille et recommande que le travail effectué soit fait de la meilleure façon et qu’il soit conforme au droit et à la loi. Elle est celle qui, lorsque la patience et l’endurance atteignent la limite, demande de prononcer « Lâ hawla wa lâ quwwata illa billâhi’l-aliyyi’l-adhim » (Il n’y a de force ni de puissance qu’en Allah) et pourvoie ainsi la personne d’une toute nouvelle détermination. C’est elle qui donne pour la dernière fois l’énergie qui s’apprête à s’épuiser sur le lit de mort pour prononcer au dernier souffle la « Kalimat ach-chahada ».
La religion...
C’est le combat contre l’ignorance et le fanatisme. C’est échapper aux simplicités mondaines est de rester à l’écart du désordre et de l’oisiveté. C’est abandonner les mauvaises habitudes et rejeter les détestables et répréhensibles.
La religion...
Elle occupe une place particulière et exceptionnelle parmi les besoins nécessaires de l’existence. C’est la porte de la purification des péchés avec un repentir sincère et véritable. C’est se libérer de la consommation excessive et des plaisirs égoïstes et matériels.
La religion...
C’est une puissance divine par laquelle les corps passionnés par la matière se perdent dans l’univers des sens où ils se voient corrigés et éduqués. C’est vivre comme si on voyait Allah (Ihsan). C’est amour, moralité, recherche de la vérité et de la sagesse. C’est concilier le savoir, la raison et la morale avec la foi. La foi et la morale vont de pair avec le bon sens. C’est pétrir l’action de foi et l’embellir de moralité. Être une seule et même personne à l’intérieur et à l’extérieur. C’est l’intégrité dans la pensée, le travail, l’action, le comportement, le sentiment, la moralité. C’est atteindre le secret profond de l’être humain et aussi le sommet de l’existence humaine.
La religion...
C’est un conseil, un avertissement, une leçon, un enseignement. C’est du bon sens, de l’équilibre. C’est tourner le dos à l’intolérance, à toutes sortes d’extrémismes, de radicalisme et de fanatisme. C’est préserver l’amour, la paix, le respect et la justice ; c’est se tenir du côté des justes, des faibles et des opprimés ; c’est s’opposer à l’injuste, à l’oppression. C’est adoucir l’inimitié par les sentiments de fraternité, réconcilier les brouillés. C’est retenir les passions déchaînées, freiner les ambitions brutes, âpres et débridées du nafs.
La religion...
C’est conscience. C’est une conscience intacte qui a conservé sa pureté et son naturel. Comme l’a décrit notre bien-aimé Prophète Muhammad Mustafa (pbsl), un croyant avec une telle conscience est quelqu’un qui ne veut jamais pour les autres ce qu’il ne veut pas pour lui-même, et qui aime et veut pour les autres ce qu’il aime et veut pour lui-même. En d’autres termes, un croyant vrai et sincère est celui qui traite les autres comme il aimerait être traité. Il ne fait de mal à personne avec son cœur, sa langue ou ses mains. Un tel croyant est le miroir de la religion.
La religion...
C’est patience, persévérance, tolérance et sincérité. C’est s’éloigner de l’ostentation, c’est être modeste. C’est loyauté et fidélité ; c’est consentement ; c’est se contenter de ce qu’on a, c’est être heureux. C’est un contentement, une acceptation ; une gratitude, un remerciement, une reconnaissance. C’est des mots doux et des sourires. C’est garder l’espoir et vaincre le désespoir. C’est atteindre l’eau dans le désert.
La religion...
C’est elle qui fait aimer, qui rend miséricordieux, qui rapproche les gens, qui embrasse. C’est le facilitateur, le héraut, le libérateur. Elle n’est pas celle qui fait peur, qui intimide, qui fait haïr, qui chasse, provoque, déforme, qui cause de l’adversité ou qui fait du mal.
La religion...
C’est de l’espoir. C’est de faire tout d’abord confiance à Allah, de se remettre à Lui, de compter sur Sa miséricorde infinie et englobante, de savoir qu’Il a de bonnes intentions pour nous. (Yûsuf, 12/53, 87 ; az-Zumar, 39/53) Quand on perd espoir, c’est l’écroulement qui prendra la place. En fin de compte, nos pensées, nos jugements et nos actions se dégraderont par la haine. Le désespoir est une détérioration. Lorsqu’il s’infiltre dans l’âme, non seulement il s’empare du corps et des émotions, mais il « tisse ses toiles sombres entre les branches du cœur ». En définitive, le prix à payer sera l’autodestruction, la dépression, l’anxiété et l’épuisement. L’espoir et la vie prennent fin simultanément. (Groopman 2021: 16-17) C’est comme une éponge qui absorbe lentement l’eau. Lorsque le désespoir commencera à prendre le dessus, il s’emparera un à un des derniers bastions qui donnaient force et endurance et enterrera l’âme humaine peu à peu dans les ténèbres.
La religion...
Elle dit que lorsque les âmes tombent dans le désespoir, la luxure, l’égoïsme, la jalousie et l’inimitié, l’Homme perdra son humanité et se dégradera. Elle avertit qu’il sera une personne jalouse, cruelle, perverse, insatisfaite et narcissique. Lorsque le nombre de telles personnes commence à augmenter, cela informe que la paix et l’harmonie sociales seront en danger. Elle souligne que dans une société entourée par le mal, il sera impossible de vivre ensemble et en fraternité et de mener une vie dans la paix, l’harmonie et l’ordre. Elle dit qu’une telle société ne pourra pas éviter les troubles et les conflits, et qu’elle ne parviendra pas à la sérénité dans ce monde.
Et finalement la religion…
C’est une recherche. C’est atteindre le but recherché. C’est aspirer au sublime et au sacré et se mettre à leur poursuite. C’est déchirer l’enveloppe matérielle qui entoure l’Homme. C’est un voyage conscient vers les zones les plus profondes, les plus sacrées et les plus précieuses. Il est indispensable de se défaire de l’emballage pour atteindre l’essentiel. Il nous permet de découvrir le sens profond de notre propre existence, de notre réalité ainsi que l’univers qui nous entoure. C’est un voyage inlassable de quête de la vérité qui donnera la paix aux cœurs inquiets. Il commence par le premier cri, qui est le symbole de dire bonjour au monde, et se termine par le dernier souffle sur le lit de mort. Le désir d’une personne de rechercher l’infini nous accompagne du berceau à la tombe.
6